Oskosh 2014
7/25 Vendredi. Après deux heures et demie de route depuis Portland Maine et autant en vol Boston Milwaukee je récupère une voiture de location et avec l’aide de mon GPS que j’ai amené de France je quitte l’aéroport. Je prends la route et 10 minutes plus tard je me retrouve dans une longue avenue droite sans fin d’une grande pauvreté des bas quartiers de Milwaukee, une demie heure de ligne droite plein de feux rouges non synchronisés sur de la chaussée en très mauvais état. Je me suis dit qu’il devait y avoir erreur mais j’étais engagée dans cette voie et c’était bienb la route la plus courte pour aller de Milwaukee à Oshkosh. A l’avenir faudra bien consulter la carte avant de faire confiance au GPS. Je devais apprendre plus tard que s’était risqué. Il s’agissait d’un ghetto noir, je ne vous fais pas un dessin. Faute grave de mon GPS qui a calculé une route au plus rapide. Pour le retour, pas de problème, mon GPS m’a bien fait passer par la bonne route.
Deux heures de route plus tard vers 21h00 j’arrive dans la ville d’Oshkosh, facile de se repérer car toutes les rues sont est-ouest ou nord-sud sauf quelques diagonales rapidement identifiées. J’avais déjà dîné au départ de Boston avant de monter dans l’avion, un Caesar Salad plus poulet, seule façon d’éviter de se remplir de gras, sucres et féculants. J’arrive donc dans mon B&B et j’y découvre des hôtes très accueillants, lui Tom avocat et elle Jean prof universitaire (ça se prononce jin en anglais et est considéré un nom féminin, voir Jean Seeberg) . Ils ont de suite tout fait pour que je me sente à l’aise. Si vous allez à Oshkosh c’est une adresse à retenir.
Vans présentait un RV12 et un RV14 dans lequel j’ai pu m’installer. Il est similaire à un 6, 7 ou 9 mais plus large et on est assis beaucoup plus haut de façon à pouvoir reposer son coude sur le côté du fuselage, un peu comme dans un Robin. Je suis ensuite partie faire les hangars A, B et C. Que dire si ce n’est que beaucoup de choses ont changé. Si c’était à refaire j’aurais une avionique plus performante. En sept ans il y a eux trois génération d’avionique, la loi de Moore s’applique bel et bien, celle qui dit doubler les transistors sur chip tous les 18 mois. J’installerais des breakers électroniques VPX, des phares à LEDs, un train monobloc de chez Grove, j’utiliserais un tas en tungstène pour le rivetage mais je construirais toujours le même avion, un RV8. Ce n’est pas tout de voir des fournisseurs, faut aussi voir les avions en vol et à Oshkosh ça ne manque pas. Ça vole constamment. Je suis donc sortie des hangars pour contempler les avions en vol et au sol.
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Je quitte le Pirate’s Cove puis après un quart d’heure de marche je suis finalement arrivée zone Sud où se trouvent les hélicoptères. Ils sont si nombreux, mélangés aux autogires, départ/atterros toutes les 30 secondes. Sur l’aire de départ j’en ai compté 7 au sol les pales tournantes plus 3 en finales et 4 en éloignement. C’est Oshkosh, l’aviation construction amateur et historique dans toute sa démesure. Quant à la diversité de machines, tout y est. Ne les connaissant pas je ne peux les décrire mais il y en avait de toutes sortes, petits, grands, certains carrénnés superbement. Pour le retour petit train au drapeau bleu jusqu’à la zone Vintage (avions historiques) où je suis descendue pour me rapprocher du centre de la piste car les présentations en vol commençaient. Pitts, Extra300, Breezy, un BeeGee, patrouilles de T6, P51, un Thunderbird (F16) de l’équipe de voltige de l’armée de l’air américaine qui faisait ses repérages pour la présentation de vendredi, et beaucoup d’autres. Sur les rotules j’ai capitulé vers 17h00 puis après avoir récupéré ma voiture je suis allée dans un restaurant Italien, le Pavlone sur Murdoch Street, meilleur que celui de la veille mais le top est bien Fratello’s sur Congress Street sur le bord de la rivière. Ce soir il y a des présentations en vol supposément superbes mais je n’en ai pas le courage, ce sera dodo tôt.
De retour dans mon B&B je découvre un mail de Frédéric L. qui me dit être arrivé à Oshkosh. Oh bonheur de retrouver un copain et pouvoir partager un peu tout ça car déambuler seule dans les kilomètres d’allées d’Oshkosh n’est pas la meilleure façon de profiter de cet événement. On se donne RDV pour le lendemain puis de nouveau papotage avec Jean et Don arrive. Cette fois il nous parle du Strategic Air Command, centre de contrôle de la force de frappe américaine.
Par la suite, retour chez mes hôtes qui regrettent mon départ car nous nous sommes vraiment liés de sympathie. Valises, je rentre avec deux valises de style carry-on alors que je suis arrivée avec une seule : casquettes, t-shirts, jouets pour mes petits enfants, pièces pour l’avion (filtre à huile et nouveau manche plus ergonomique que celui que j’ai). Puis j’enlève mon laisser passer qui me sert de bracelet au poigné depuis une semaine. Suite à ce geste je clôture l’aventure Air Venture, geste symbolique qui marque le fait que cet interlude dans ma vie est vraiment terminée.